Coups de cœur de Suzanne Boccard, programmatrice de la Saison culturelle de la Ville de Vernier
Passionnée et curieuse, Suzanne Boccard a sélectionné 29 spectacles pour cette saison qui se terminera en mai 2025. Comment constitue-t-elle cette programmation ? Si elle reconnaît que sa source principale est le Festival d’Avignon, elle suit également de nombreuses compagnies, à l’affût d’une création en cours, ou d’une tournée qui pourrait faire étape à Vernier. « J’aime avoir vu le spectacle avant de le programmer, surtout s’il s’agit d’une compagnie que je ne connais pas » explique-t-elle. L’autre défi d’une programmation réussie réside dans le mélange des disciplines. « Je panache entre théâtre, danse, humour, marionnettes, théâtre d’objets et des spectacles qui sont pluridisciplinaires, et par conséquent inclassables, dont l’offre s’est beaucoup élargie ces dernières années ».
La compagnie Les Chevals de Trois a été un véritable coup de cœur pour Suzanne Boccard. « Je les ai découvert en 2023 à Avignon. Ils déambulaient dans les rues avec une espèce de chèvre à bascule, qui ne donnait pas forcément envie, de prime abord. Mais ils vendaient extrêmement bien le spectacle » se souvient-elle. Pour Suzanne Boccard, la performance de Dimitri Lepage dans Des Chèvres en Corrèze est une « prouesse théâtrale absolument époustouflante, qui nous questionne sur nous-même et notre rapport à l’autre ». Elle n’a d’ailleurs pas hésité une seconde à programmer L’Ourse d’Émeraude, qu’elle a pu voir cet été à Avignon.
Les Chevals de Trois : une compagnie qui innove, questionne et fait réfléchir
Fondée par trois Liégeois en 2021, la compagnie belge Les Chevals de Trois décrit volontiers son travail comme du théâtre engagé, citoyen, populaire, parlant à tou·te·s, et partant à la rencontre de tou·te·s. Les deux spectacles proposés par Vernier Culture sont écrits et interprétés par Dimitri Lepage, tandis que Jérôme Jacob-Paquay en signe la mise en scène.
Pourquoi ont-ils choisi ce nom pour leur compagnie ? Dimitri Lepage avoue que cela tient un peu de la blague. « Déjà, c’est parce que nous étions trois à la base. Après la faute d’orthographe est volontaire et correspond bien à notre approche assez artisanale. On ne se prend pas trop au sérieux. On est plutôt du côté des bizarres et des marginaux ». Ce qui n’empêche pas leurs créations de traiter des thèmes très sérieux, voire graves, mais avec légèreté, optimisme et espoir. Leur venue en Suisse sera une grande première et ils se réjouissent de découvrir Genève, Vernier et ses environs. « On va se laisser guider par les propositions des personnes que nous rencontrerons sur place. On fait toujours comme ça. »