Silahkan : un spectacle de danse jeune public invitant au voyage

Un voyage qui mobilise l’imaginaire

En 2023, Laurence Yadi est partie pour quelques mois vivre à Bali avec ses deux jumeaux aujourd’hui âgés de neuf ans. Au-delà de la découverte du pays, cette résidence avait aussi pour but d’appréhender la culture balinaise, ses rites et ses danses traditionnelles. La danseuse et chorégraphe en est revenue avec le projet de cette toute nouvelle création à destination du jeune public.

Des tissus qui prennent vie

En balinais, Silahkan signifie « s’il vous plaît ». C’est le point de départ du spectacle. Une invitation au voyage, et à mettre en œuvre son imaginaire. Seule sur scène, Laurence Yadi s’entoure d’objets et de tissus, qui prendront vie au fur et à mesure de ce périple dansé, pour incarner des lieux, des personnages, et des animaux. Fantastiques pour certains. Au fil des tableaux, l’ordinaire devient extraordinaire, sollicitant la créativité du jeune public pour se transposer dans des univers aussi exotiques qu’envoûtants. Un sarong prendra par exemple la forme d’un singe dansant du flamenco !

Danse, musique et lumière au service des émotions

Dans un décor en perpétuel mouvement, Silahkan prend forme grâce à la chorégraphie créée par Laurence Yadi, dont les mouvements se veulent continus, lisses et fluides ; proche de l’état liquide pourrait-on dire. Pour faire vivre ce voyage, ces rencontres et les lieux visités, cette dernière a fait appel à la Zurichoise Ursula Degen, qui signe la mise en lumières du spectacle. Silahkan est également sublimé par une musique originale composée par Adham Zidan, acteur, musicien, compositeur et producteur d’origine égyptienne, qui a récemment rejoint la Compagnie 7273.

La Compagnie 7273 et son Multi styles FuittFuitt

Créée en 2002 par Laurence Yadi et Nicolas Cantillon, la compagnie de danse genevoise 7273 doit son nom aux années de naissance de ses fondateurs. En plus de deux décennies, le duo a développé son propre style de danse, appelé le Multi styles FuittFuitt, qui invite le corps à se dérouler perpétuellement, avec le fantasme de l’absence d’articulations. En découle des chorégraphies dont la signature est forte et singulière, et dont la fluidité s’approche de l’état liquide. Ce style de danse si particulier s’inspire des maqâms propres à la musique arabe, qui déjouent le système tonal occidental. Ces quarts de ton permettent de jouer entre les notes et donnent une grande liberté de jeu à l’interprète. Depuis 2003, Laurence Yadi et Nicolas Cantillon les ont transposés au corps, ce qui leur permet de tisser les mouvements entre eux, dans une danse ondoyante, spiralée et hypnotique.

Au fil des ans, Laurence Yadi et Nicolas Cantillon ont créé une vingtaine d’œuvres, allant d’une pièce interprétée dans le silence au concert dansé ; du duo à la pièce de groupe. Ces créations ont fait l’objet de tournées internationales (Afrique, Asie, Etats-Unis, Europe, Moyen-Orient, Afrique du Nord et Russie), et les chorégraphes donnent régulièrement des sessions de formation en Suisse et à l’étranger. Laurence Yadi et Nicolas Cantillon ont remporté plusieurs prix, dont le Prix Suisse de la danse et de la chorégraphie, et le Prix de la Fondation Liechti pour les arts.