Eva Rami à l’interview
Pouvez-vous vous présenter au public suisse en quelques mots ?
Je suis comédienne et autrice, et j’ai récemment eu le Molière du meilleur Seule-en-Scène, qui pour moi est la reconnaissance d’un travail acharné et obstiné que je mène depuis quinze ans.
Quels sont vos modèles dans votre domaine ?
Tout d’abord Elie Kakou. C’est le premier amour, celui qui a allumé la flamme et l’étincelle. J’admire aussi énormément Agnès Jaoui pour sa liberté de création et sa pluridisciplinarité. Elle est à tous les postes, elle est complète, et la preuve qu’on ne peut pas dissocier l’œuvre de l’artiste. Et il y a aussi Andréa Bescond et Adèle Haenel, qui sont des sources d’inspiration. Ces femmes me donnent une force et une foi immenses. Et il y en a d’autres aussi…
Quelles sont vos sources d’inspiration en général ?
Franchement, la vie. Je travaille à ce que l’intime soit le plus universel. C’est en fait l’humain qui est ma source d’inspiration. Le social et la psychologie, ça me passionne. J’observe et me nourris. Je suis très sociale, mais j’aime aussi me ressourcer : aller à la montagne, observer la nature, les animaux, écouter de la musique.
Vous affichez haut et fort votre attachement au café-théâtre. Qu’est-ce que cela a apporté à votre carrière ?
C’est surtout la première fois que j’ai fait du théâtre sur une longue période. C’est un rapport au temps et à la scène différent. Ça se rapproche du clown et du masque, dont je viens. Dans le stand-up, il y a une espèce d’immédiateté et d’improvisation. Je suis quelqu’un de très carré dans ma façon de travailler, ce qui me permet après de pouvoir improviser. Dans le stand-up, on est maître de son temps et aussi seul maître à bord. C’est une liberté énorme.
Votre spectacle Va aimer ! aborde de nombreuses questions complexes sur les relations amoureuses. Qu’est-ce qui vous a inspiré pour écrire ce troisième seule-en-scène ?
Le spectacle aborde les relations amoureuses, mais surtout la première. C’est aussi un spectacle sur l’émancipation, la libération, la sororité et l’amitié. Va aimer ! parle aussi des relations de domination en amour, en amitié, mais également dans l’environnement familial et professionnel.
Où vous imaginez-vous en 2030 sur le plan professionnel ?
Je ne sais pas vraiment. Peut-être au cinéma, à la réalisation, à la mise en scène. J’aimerais aussi chanter, m’exprimer différemment, m’autoriser à raconter des histoires, mais par d’autres vecteurs artistiques. J’aime les challenges et me dépasser. Cela me vient certainement de ma pratique du tennis, lorsque j’étais plus jeune, et de la grande discipline que cela demandait.
Êtes-vous déjà venue en Suisse ?
Oui, plusieurs fois. Mon oncle habite près de Genève et ma mère donnait des cours de tennis à Genève. J’ai donc de la famille chez vous. Et j’ai déjà joué à la Salle du Lignon, à Vernier, par le passé. Je trouve que les Suisses sont très bien élevés. Je suis toujours impressionnée par le fait que les gens s’arrêtent au feu rouge ! Et il y a vraiment un truc qui est très agréable chez vous. On sent un respect des citoyens et de la nature. Enfin, je suis une dingue de fromage et de chocolat, donc la Suisse est un pays que je ne peux qu’aimer !
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