Eva Rami, lauréate du Molière 2024 du Seule-en-Scène, débarque à Vernier!

Alerte à la pépite! Eva Rami présentera son troisième seule-en-scène, Va aimer !, à la Salle du Lignon samedi 11 janvier 2025 à 20h. Et c’est un spectacle à ne manquer sous aucun prétexte tant les talents de la comédienne et humoriste sont multiples et prodigieux.

Publié le 17 décembre 2024

Eva Rami - oiseau
© Gaelle Simon

Si ce spectacle se penche avec panache et subtilité sur la complexité des relations amoureuses, il ne saurait en aucun cas être réduit à de l’humour uniquement. Eva Rami invite et incarne sur scène une quantité impressionnante de personnages, jonglant entre leurs personnalités à travers un phrasé percutant, un esprit débridé, du mime, et même du chant.

Elsa Ravi et les femmes de sa vie

Comme pour ses deux premiers seule-en-scène Vole! et T’es toi!, le personnage central de Va Aimer! se nomme Elsa Ravi. Un double scénique qui permet à Eva Rami d’aborder des thématiques très personnelles, tout en créant la distance nécessaire pour transcender son vécu à travers son personnage central. Si Vole! interrogeait le passage à l’adolescence et T’es toi! se concentrait sur l’affirmation de soi, Va aimer ! s’intéresse aux relations complexes de domination, de non-consentement et d’enfermement qui peuvent se mettre en place en amour.

Eva Rami donne la priorité aux femmes. À la manière d’un chœur, la mère, les grands-mères et les amies vont accompagner l’héroïne Elsa Ravi dans son cheminement et ses questionnements. Avec plus ou moins de tact, mais toutes mues par une affection étouffante, ces femmes vont relier leurs propres histoires à celle d’Elsa. Comme dans les précédents opus, la comédienne incarne sur scène tous les personnages de l’histoire. Autour de son avatar Elsa Ravi (protagoniste et narratrice principale), elle fait à nouveau graviter une multitude de personnages, tour à tour comiques et pathétiques selon les situations. À côtés de certaines figures centrales issus des deux premiers spectacles (la mère Elise et le père Jean), de nouveaux personnages tels que Piotr, Miette ou encore Luna vont se partager l’espace et croiser leurs paroles.

Un oiseau à libérer de sa cage

L’intrigue de Va aimer ! est simple : la grand-mère d’Elsa lui offre un oiseau et Elsa veut ouvrir sa cage, mais elle n’y parvient pas. Elle aimerait le libérer pour qu’il puisse s’envoler et trouver l’amour, mais quelque chose l’en empêche, quelque chose la paralyse… Accompagnée de ses amies, de sa famille et de son thérapeute, Elsa va alors replonger dans son passé pour comprendre la source de ce blocage.

Autour du motif hautement symbolique de l’oiseau en cage, la pièce tisse un réseau d’histoires ayant toutes pour point commun l’enfermement des femmes. Mère, grands-mères, amies, toutes subissent ou ont subi des agressions qui les ont empêchées de prendre sereinement leur envol. Avec finesse et humour, les thèmes de l’emprise, du viol et de l’inceste sont abordés au milieu d’un feu d’artifice de paroles, de chants et d’anecdotes. Eva Rami rend justice à celles qui ne savent comment se libérer pour oser aimer à nouveau.

Une prouesse scénique à découvrir de toute urgence !

Billetterie

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Eva Rami à l’interview

Pouvez-vous vous présenter au public suisse en quelques mots ?
Je suis comédienne et autrice, et j’ai récemment eu le Molière du meilleur Seule-en-Scène, qui pour moi est la reconnaissance d’un travail acharné et obstiné que je mène depuis quinze ans.

Quels sont vos modèles dans votre domaine ?
Tout d’abord Elie Kakou. C’est le premier amour, celui qui a allumé la flamme et l’étincelle. J’admire aussi énormément Agnès Jaoui pour sa liberté de création et sa pluridisciplinarité. Elle est à tous les postes, elle est complète, et la preuve qu’on ne peut pas dissocier l’œuvre de l’artiste. Et il y a aussi Andréa Bescond et Adèle Haenel, qui sont des sources d’inspiration. Ces femmes me donnent une force et une foi immenses. Et il y en a d’autres aussi…

Quelles sont vos sources d’inspiration en général ?
Franchement, la vie. Je travaille à ce que l’intime soit le plus universel. C’est en fait l’humain qui est ma source d’inspiration. Le social et la psychologie, ça me passionne. J’observe et me nourris. Je suis très sociale, mais j’aime aussi me ressourcer : aller à la montagne, observer la nature, les animaux, écouter de la musique.

Vous affichez haut et fort votre attachement au café-théâtre. Qu’est-ce que cela a apporté à votre carrière ?
C’est surtout la première fois que j’ai fait du théâtre sur une longue période. C’est un rapport au temps et à la scène différent. Ça se rapproche du clown et du masque, dont je viens. Dans le stand-up, il y a une espèce d’immédiateté et d’improvisation. Je suis quelqu’un de très carré dans ma façon de travailler, ce qui me permet après de pouvoir improviser. Dans le stand-up, on est maître de son temps et aussi seul maître à bord. C’est une liberté énorme.

Votre spectacle Va aimer ! aborde de nombreuses questions complexes sur les relations amoureuses. Qu’est-ce qui vous a inspiré pour écrire ce troisième seule-en-scène ?
Le spectacle aborde les relations amoureuses, mais surtout la première. C’est aussi un spectacle sur l’émancipation, la libération, la sororité et l’amitié. Va aimer ! parle aussi des relations de domination en amour, en amitié, mais également dans l’environnement familial et professionnel.

Où vous imaginez-vous en 2030 sur le plan professionnel ?
Je ne sais pas vraiment. Peut-être au cinéma, à la réalisation, à la mise en scène. J’aimerais aussi chanter, m’exprimer différemment, m’autoriser à raconter des histoires, mais par d’autres vecteurs artistiques. J’aime les challenges et me dépasser. Cela me vient certainement de ma pratique du tennis, lorsque j’étais plus jeune, et de la grande discipline que cela demandait.

Êtes-vous déjà venue en Suisse ?
Oui, plusieurs fois. Mon oncle habite près de Genève et ma mère donnait des cours de tennis à Genève. J’ai donc de la famille chez vous. Et j’ai déjà joué à la Salle du Lignon, à Vernier, par le passé. Je trouve que les Suisses sont très bien élevés. Je suis toujours impressionnée par le fait que les gens s’arrêtent au feu rouge ! Et il y a vraiment un truc qui est très agréable chez vous. On sent un respect des citoyens et de la nature. Enfin, je suis une dingue de fromage et de chocolat, donc la Suisse est un pays que je ne peux qu’aimer !

Partenaire média : RadioLac

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